Le
Tambour français présente
plusieurs caractéristiques
remarquables :
- une longue
tradition, essentiellement
militaire (on l’appelle d’ailleurs
“Tambour d’Ordonnance”) mais une
utilisation devenue beaucoup plus
variée, grâce à
un répertoire évoluant constamment, soit
dans le cadre de groupes musicaux,
soit par l'apport d'oeuvres originales
pour tambours seuls émanant
d'un nombre croissant de compositeurs
- une technique complexe, elle aussi en évolution,
faite de bases rythmiques et de
combinaisons appelées “coups”,
généralement désignées
par une onomatopée
-
un enseignement demeuré longtemps
purement oral, ou reposant sur des
écrits empiriques, devenu
méthodique depuis le milieu
du 20° siècle (ouvrages
clairs, précis, analyse rigoureuse
: “Le Tambour d’Ordonnance"
volumes n° 1 & n° 2,
de Monsieur Robert Goute).
On
doit ajouter que le Tambour n’est
souvent pas considéré
comme étant un Instrument
de Musique à part entière,
que son enseignement complet n’est
pas dispensé, sauf rares
exceptions, dans les Conservatoires,
que l’on rencontre des formes multiples,
des différences importantes
(matériel, positions et gestes,
degré de technicité)
d’un Pays ou d'une région
du monde à l’autre.
En
outre le Tambour est un instrument
qui s'exprime habituellement en groupe,
que ce groupe soit seul, ou qu’il
fasse partie d’un ensemble instrumental.
Il
s’agit là d’une différence
fondamentale par rapport à
la plupart des autres instruments
de la famille des percussions.
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LE
MATÉRIEL
Le
Tambour (détails)
(photo1)
(photo2)
(photo3)
(photo4)
(photo5)
(photo6) (photo7)
On rencontre des modèles dits
parfois “de parade” et souvent d’inspiration
américaine (serrage à
tringles ou plutôt à
coquilles, timbre métallique),
qui sont à éviter,
car mal adaptés à
la position,
à la technique et au répertoire
français.
Le
Tambour français actuel de
taille standard 4/4 est
caractérisé par :
-
un fût en matériaux
divers (métal léger,
bois, résine de synthèse)
de diamètre 381 mm. (soit
quinze pouces) et de profondeur
305 mm. (soit douze pouces)
-
le serrage à corde, faite
en chanvre (à sept brins)
ou en matière synthétique,
associée aux deux cercles
en bois, et comportant onze coulants
(ou tirants) en cuir
- deux peaux
synthétiques
pour un usage courant, qui viennent
remplacer les peaux
animales (voir
roulage) (en veau ou en chèvre)
que l'on pourra toutefois préférer
dans des conditions appropriées,
par exemple pour une prestation
en intérieur
-
un timbre boyau, composé
de deux ou plutôt de quatre
brins, avec déclencheur
-
un dispositif d'amortissement du
son, pour éviter les résonances
non désirées (sourdine
intérieure réglable,
bande de feutre ou de toile, muffle
annulaire)
- la patte d'attache
avec crochet, et éventuellement
une bretelle sous le Tambour
Ce
modèle a depuis les années
1980 largement supplanté
le classique Tambour
"d'Ordonnance" à
hauteur de fût de 205 mm.,
généralement métallique
(cuivre, laiton, acier Inox), et
en tous autres points semblable
à celui qui est décrit
ci-dessus.
Pour
les jeunes élèves, il est fabriqué
des Tambours "trois-quarts" (diamètre
du fût 14 pouces ou 355 mm.) et
"demi" (diamètre du fût 12 pouces
ou 305 mm., voire 13 pouces ou 331
mm.).
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Les
baguettes (photo) Le
choix des baguettes est évidemment
de première importance.
Les baguettes sans virole (embout
métallique), moins fragiles
et généralement mieux
équilibrées, se sont
généralisées
depuis les années 1980.
Il existe bien sûr différents
modèles et formes, mais en
principe la longueur est comprise
entre 410 et 430 mm., le diamètre
à l'endroit de la prise est
entre 17,5 et 18,5 mm., celui de
l'olive entre 14,5 et 16 mm.
Éviter d'utiliser des baguettes
trop légères : un
poids se situant entre 75 et 85
grammes est satisfaisant et conseillé.
Pour les (très) jeunes élèves,
il existe des baguettes un peu plus
courtes, fines et légères.
On adoptera les baguettes "adulte"
dès que la morphologie le
permettra. |
Le
tambour silencieux Le
Tambour étant très
sonore par nature, il est souvent
utile de travailler sur un tambour
dit "silencieux".
Les cours en sont facilités,
surtout quand ils sont collectifs,
les observations du professeur pouvant
se faire sans arrêter l'exécution,
avec plus de confort.
De plus,
la pratique journalière est
plus commode, quel que soit l'environnement.
Il est important toutefois de
battre régulièrement
sur le "vrai" Tambour,
pour s'habituer au toucher toujours
différent, pour travailler
le son (ceci est particulièrement
vrai par exemple pour le roulement),
le rendu des différents effets,
l'attitude, le geste et aussi bien
sûr la marche en jouant.
Il existe deux versions :
-
celle qui consiste en un "tampon"
attaché par une courroie
au genou gauche, que l'on pratique
assis
- le tambour silencieux
sur pied réglable (drum pad),
praticable assis ou debout, qui
est préférable par
le son rendu (ne pas choisir un
modèle trop "muet",
rendant difficile tout travail d'expression)
et surtout par la position semblable
à celle que l'on a avec le
Tambour réel. |
Entretien
et réglages
L'état
d'esprit et la qualité de
l'instrumentiste sont à l'image
des soins apportés à
maintenir l'aspect et garantir la
sonorité de son instrument.
On veillera bien sûr à
la propreté du Tambour. Un démontage effectué de temps en temps
permettra de nettoyer les parties
inaccessibles. On pourra en profiter
pour changer la position des peaux (rotation de 120° par exemple).
Il est toujours préférable
de détendre le Tambour après
chaque utilisation, et même
indispensable en cas de montage
en peaux
animales.
Pour
le tendre, on serrera les coulants,
régulièrement et modérément,
en deux tours (par 1 coulant sur
2). La sonorité du Tambour
français est profonde, grave
sans excès. La recherche
d'un son trop clair par une tension
élevée conduit en
général à la
diminution du volume sonore rendu.
On choisira et on règlera
les timbres pour obtenir une pleine
efficacité depuis le plus
faible "piano" jusqu'au
"forte" le plus important.
Avec un montage correct (voir les
photos) et des peaux synthétiques
adaptées, les défauts
de sonorité proviennent généralement
de l'une des trois causes suivantes
:
- une tension insuffisante
: retendre le cordage, uniformément
- un amortissement de vibrations
défectueux : le muffle est
souvent la solution
- des timbres
mal adaptés, mal réglés,
avec des différences de tension
entre les brins : les changer au
besoin et prendre le temps de les
ajuster. |
Ph.V.
1996-07-14 - retour
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